Télé Poche 07/2008

Interview de David Krumholtz par Télé Poche.

 

Télé Poche : Si je vous demande de me diviser 276 par 12 ?

David Krumholtz a évoqué, lors du festival de Monte-Carlo, ce qui le différencie de son personnage dans la série, Charlie Eppes, petit génie des maths.

 

David Krumholtz : Ouh ! Là, je donne ma langue au chat. Je dois vous avouer qu'à l'école, je n'ai jamais été très doué en maths. Cela m'apparaissait même comme un langage vraiment à part, et presque extraterrestre !

T.P : Alors, vous ne ressemblez en rien à votre personnage ?

D.K : Si, ma copine se plaint très souvent que j'ai besoin de tout planifier à l'avance, sinon je suis complètement perdu. Je suis quelqu'un de logique, de perfectionniste. Je déteste tout ce qui est inattendu. Et maintenant, je dois faire attention à ne pas paraître stupide en public. Je ne prétends pas être un génie, mais mon personnage m'a certainement rendu plus intellectuel.

T.P : « Numb3rs » est-elle une simple policière de plus ?

D.K : Pas du tout, elle a aussi des vertus pédagogiques. C'était, dès le départ, l'une des intentions des créateurs de la série. Ils n'avaient jamais écrit pour la télévision auparavant et ils ne voulaient pas rentrer dans le moule des séries policières traditionnelles. Ils désiraient que les gens apprennent quelque chose. Toutefois, ils ne pouvaient certes pas s'imaginer que « Numb3rs » aurait un tel impact.

T.P : Qu'est-ce qui vous surprend le plus ?

D.K : Que les professeurs utilisent dans les écoles la série comme un outil pour encourager leurs élèves à trouver les mathématiques plus excitantes. La Compagnie Texas Instrument a mis nos têtes sur leurs calculatrices et les vendent avec des exercices basés sur les intrigues de certains épisodes. Plus de deux millions d'élèves essaient de résoudre ces programmes. Et j'ai rencontré de nombreux jeunes, bon en maths, avec des lunettes, qui m'ont expliqué qu'ils se retrouvaient dans mon personnage et se sentaient moins isolés grâce à la série.

T.P : Votre rôle est-il difficile à jouer ?

D.K : Jouer un mathématicien n'est pas si difficile car ils sont assez névrotiques, socialement bizarres, exactement comme les acteurs. Je suis moi-même quelqu'un d'un peu dérangé. Mais il est plus difficile de montrer mon enthousiasme quand j'explique un problème de maths alors que je ne le comprends pas.

T.P : Avez-vous observé le travail de vrais mathématiciens ?

D.K : Oui, j'ai passé de longs moments avec des professeurs d'université pour voir comment ils parlaient à leur classe, leur manière d'écrire au tableau ... J'ai même pu rencontrer des prix Nobel. Pour beaucoup, je suis devenu le dieu des maths, ce qui est assez paradoxal quand on connaît mon niveau ...

T.P : Savez-vous qu'il existe des mathématiciens qui travaillent réellement avec le FBI ?

D.K : Oui, cela existe. Le premier épisode de la série est d'ailleurs inspiré d'une histoire vraie avec un scientifique de Montréal qui a réussi à retrouver un criminel grâce à des équations. La CIA et le FBI utilisent fréquemment des programmes mathématiques pour leurs enquêtes. Même s'ils ne résolvent pas tous les crimes grâce à eux, comme nous dans la série.

T.P : Ridley Scott est le producteur de « Numb3rs ». Est-ce que vous l'avez rencontré ?

D.K : Oui, à plusieurs reprises. Avec son frère Tony, ils ont énormément travaillé sur le look de la série. Elle est très stylisée avec l'ajout de filtres de couleurs et ils tenaient absolument à lui apporter un aspect plus cinématographique.

T.P : Comment va évoluer votre personnage au cours de cette nouvelle saison ?

D.K : Il va avoir une décision extrêmement difficile à prendre. Il désirerait faire de grandes découvertes mathématiques et commence à se demander si son travail avec le FBI ne l'en empêche pas. Il y aura des moments de fortes tensions avec son frère Don.

T.P : Quel serait l'équation qui pourrait expliquer le succès de « Numb3rs » ?

D.K : Les mathématiques sont un langage universel, c'est pourquoi la série ne marche pas seulement aux Etats-Unis et qu'elle a aussi du succès en France.

 

Premiers pas, révélé dans « Urgences ».

Souvenez vous, dans la saison 6 d'Urgences, l'épisode le plus traumatisant de toute la série, le psychopathe qui poignarde Carter et Lucy, c'était lui ! Il raconte : « Je me suis beaucoup amusé à jouer ce malade. Je ne réalisais pas que je ferais peur à autant de personnes. Cela m'a fait rire car je ne suis pas quelque un de naturellement effrayant. Mais il y a peut être un psychopathe qui sommeille en moi. »