Science sans conscience
Dans une maison sur les hauteurs de Los Angeles, le système d'alarme est déclenché, la sécurité arrive sur les lieux. De l'extérieur, ils aperçoivent du sang et le corps d'un homme.
Garde : Et Pete, y'a eu du grabuge, appelles le central.
Sur les lieux, la Sécurité du Territoire est déjà sur place quand le FBI arrive.
Reacher: Agent Eppes?
Don (serrant la main de Reacher): Oui.
David (serrant la main de Reacher): Agent Sinclair.
Reacher: Enchanté, John Reacher, Sécurité du Territoire. La victime faisait partie d'un de nos groupes d'études informatiques, accrédité par la Sécurité Nationale.
Don(désignant un homme un peu plus loin) :Qui est-ce?
Reacher: Je vous présente Monsieur Robert Oliver, directeur du groupe Lormann.
Don(serrant la main d'Oliver) : Enchanté, Don Eppes, FBI.
Oliver : Bonsoir.
Don : Lormann est un de vos groupes d'études?
Oliver : C'est ça.
Reacher : Lormann est sous contrat avec le gouvernement sur de nombreux projets.
Don(à Oliver) : La victime était un de vos employés.
Oliver : Oui, le Docteur Hoke était un de nos plus éminent chercheur.
David (s'éloignant) : Je vais examiner le corps.
Don : Très bien. (à Oliver) Selon vous, ça pourrait avoir un rapport avec ses recherches?
Oliver : C'est possible.
Don(regardant les hommes qui examinent l'ordinateur de Hoke) : Ce sont des hommes de chez nous?
Oliver : Non, du groupe Lormann.
Don : En quelle honneur? Ce sont des civils.
Reacher : Ils ont une accréditation de la Sécurité.
Don(entrant, aux hommes de Lormann) : Messieurs, écartez-vous de cet ordinateur.
Reacher : Agent Eppes, je peux vous parler? (à part) Je suis dans l'obligation de sécuriser les données de l'ordinateur du Docteur Hoke...
Don : Et moi, je suis dans l'obligation d'ouvrir une enquête pour meurtre et quoi qu'ils fassent, ils contaminent ma scène de crime!
Reacher : Votre scène de crime?
Don : Exactement, jusqu'à nouvel ordre, mon enquête pour homicide est prioritaire sur tous vos soucis de Secrets Défense!
David (près du corps) : Don? (à Don qui s'approche) Il a été poignardé à plusieures reprises, selon le médecin légiste, la mort remonte à plusieurs jours...De quoi vous parliez?
Don : Ces hommes ont touché à l'ordinateur de la victime.
David : Je crois que c'était pas les premiers. D'après ce que j'ai compris des fichiers ont été effacés.
Don : On va commencer par là. Plus personne n'y touche. On l'emmène et on le confie à nos experts.
David : Très bien.
Générique de début.
Au siège du FBI
Don, Charlie et une technicienne informatique examinent l'ordinateur de Hoke.
Technicienne : Bon, pour commencer, ceux qui ont effacé les données de ce disque dur, n'en ont fait aucune copie.
Don : En êtes vous sûre?
Technicienne : Absolument. L'ordinateur a mémorisé la procédure d'écrasement des données, mais pas leur duplication, et celui qui a lancé cet écrasement, savait très bien ce qui faisait. Les données ont été modifiées des centaines de milliers de fois.
Don : Comment ça "modifiées"?
Charlie : Le langage informatique se résume à un code binaire. Chaque information est codée sous forme de zéros et de uns. Comme des pièces, ou c'est face ou c'est pile. Quand on écrase des données, on ne les efface pas vraiment, on retourne simplement quelques pièces. Ca détruit le code et ça rend les informations pratiquement inintelligible. Il ne faut pas oublier qu'on parle d'un code binaire, composé d'une suite de milliards, de millions de zéros et de uns. Et que pour recréer les données, je dois reconstruire la séquence originale du code.
Don : Tu veux remettre les pièces comme elles étaient à l'origine?
Charlie : Je vais essayer.
Don : Mais tu as dis qu'il y avait des milliards de millions de chiffres.
Charlie : Le programme utilisé pour écraser les données de Hoke a laissé une empreinte derrière lui. Si je peux la retrouver, je réussirais à inverser le programme et a reconstruire la séquence originale.
Don : Tentes le coup, (partant) Tu me tiens au courant.
Plus tard au FBI
Don (arrivant) : Ca va?
David : Ouais, et toi?...Jonas Hoke, diplômé en physique appliquée, il vivait seul, pas d'enfants et selon les dires de son entourage, entièrement dévoué à son travail. Il était en plein divorce. Sa femme l'avait quitté il y a quelques mois.
Don: Ouais, des antécédents?
David : Aucun rapport de police, aucun appel de détresse et selon ses voisins, un type charmant et sans histoires.
Don : Qui finit poignardé sauvagement dans sa propre maison.
David : Qui a été mise à sac. Plaies multiples à l'arme blanche, alarme qui se déclenche...C'est pas vraiment un travail de professionnel.
Don : Pourquoi l'alarme s'est déclenchée la nuit où on a découvert le corps et pas deux jours avant, au moment où on l'a tué?
David : Aucun indice que le corps ai été déplacé.
Don : Et les voisins n'ont vu personne dans les parages.
David: Le fait que la maison a été fouillée indique qu'on est venu chercher quelque chose.
Don : En tout cas, celui qui a effacé les données savait où les trouver.
David : La fouille de la maison serait une ruse? Pour nous faire croire à un amateur?
Don : Tu interroges la femme, moi je vais parler du groupe Lormann avec Reacher.
Dans une salle d'interrogatoire du FBI
David interroge la femme de Hoke, Gail.
David : Mme Hoke, la procédure de votre divorce était compliquée à cause d'un désaccord financier.
Gail : Notre estimation de la valeur du temps passé ensemble était un peu différente. Il éprouvait peut-être encore une certaine rancoeur. Jonas trouvait justifié que je sorte du mariage seulement avec ce que j'y avais apporté en entrant. Je voulais que nos 12 ans de vie commune soient aussi prises en compte.
David : Quand avez-vous parlé à votre mari pour la dernière fois?
Gail : Il y a quelques semaines. Il ne m'avait pas fait parvenir mon chèque. Il lui arrivait d'oublier...et parfois, j'ai pensé que c'était intentionnel.
David : Je suis dans l'obligation de vous demander où vous vous trouviez le jour où il a été assassiné?
Gail : Oui, je comprends. J'étais à la maison ce jour là.
David : Est-ce que quelqu'un peut en témoigner?
Gail : Lukas Grodin...c'est un ami...et je n'attends pas de compréhension de votre part.
David : Je ne vous juge pas, Mme Hoke, je prends seulement votre déposition.
Devant l'immeuble du FBI
Reacher : Votre expert est sûr que celui qui a effacé les données de Hoke n'en n'a pas fait de copies?
Don : Tout à fait. Il a été écrasé mais pas dupliqué.
Reacher : Mon patron sera ravi de l'apprendre.
Don : Vous êtes incroyable! Dites aussi à votre patron qu'un homme a été poignardé à cause de ces données.
Reacher : Ce n'est pas ce que je voulais dire.
Don : Au fait, que faisait Hoke exactement pour le groupe Lormann?
Reacher : ...Ils ont passé un contrat avec le Ministère de la Défense pour un logiciel, un système d'interprétation des images satellite.
Don : Un logiciel innovant au point d'inciter au meurtre?
Reacher : C'est effectivement un logiciel pointu, mais à ce point là...j'en doute.
Au siège du FBI
Don retrouve Charlie qui travaille sur les données de Hoke.
Don (arrivant) : Charlie, Hoke travaillait pour le Ministère de la Défense à l'élaboration d'un logiciel d'interprétation des images satellites.
Charlie : La télédétection! C'est un procédé qui scanne les variations magnétiques à la surface de la terre. Il a servit par exemple à retrouver les pistes préhistoriques utilisées par les Incas pour se rendre sur leurs sites sacrés. Hoke devait s'en servir pour localiser les rampes de missiles ou les traces de chars.
Don : Pourquoi tu ne me l'a pas dis?
Charlie : Parce que l'écrasement des données ne visait pas ce logiciel.
Don : C'est à dire? Tu peux être plus clair?
Charlie(écrivant "E=MC2" sur un bloc de papier) : Admettons que je veuilles cacher ce que j'ai écrit.(coloriant la formule avec un feutre noir) Est-ce que je l'ai bien caché?
Don enlève la première feuille du bloc, passe avec un crayon de papier sur la deuxième et retrouve la formule.
Charlie : Exactement, la marque va au-delà de celle que j'ai fait sur la première page. Si je veux vraiment que personne ne puisse le lire, voilà ce que je dois faire.
Charlie recommence l'opération, mais prend le crayon de papier au lieu du feutre pour recouvrir la formule. Quand il refait la même opération que Don sur la deuxième feuille, rien n'apparait.
Charlie : Le logiciel de télédétection a été effacé superficiellement, de façon classique...(montrant une page sur son ordinateur) mais à cet endroit, on a pris soin de tout gommer, jusqu'aux traces elle-même...comme ce que j'ai fait avec le crayon. En surface, ça rend le code incompréhensible (montrant un endroit précis),mais là, il subsiste des ombres magnétiques, des parties de codes encore visibles que j'ai pu reconstituer.
Don: D'accord, dis-moi.
Charlie : Des chiffres! Pour l'essentiel...sur le base-ball...des statistiques.
Don : Du base-ball? Des statistiques?
Charlie : Moyenne de frappe de balles, pourcentage du nombre de bases...Apparemment, Hoke développait un logiciel assez sophistiqué d'estimation statistique en fonction de valeurs numériques attribuées à des compétences...homeruns, lancers, courses...Des tas d'équipes de servent de ce type d'analyse pour savoir quel joueur doit entrer sur le terrain.
Don : Oui! Comment ça s'appelait ce livre?...Y'a eu un livre la dessus...
Charlie : "Moneyball"!
Don : C'est ça "Moneyball".
Charlie : Ouais, sauf que Hoke utilisait les formules dans un tout autre but. Il essayait de prédire les performance en fonctions des statistiques.
Don : Et alors, si ça concernait le base-ball pourquoi effacer le logiciel? Et pourquoi tuer pour ça?
Charlie : Je n'en ai aucune idée...Mais, je peux peut-être retrouver son équation prédictive à partir des données préexistantes...Comme quand on reconstitue un texte à partir des traces laissées en dessous.
Don : Si on pouvait au moins savoir ce qu'ils ont essayé de cacher.
Au siège du groupe Lormann
Don retrouve Robert Oliver.
Oliver : Ca a été un choc d'apprendre ce qui était arrivé à Jonas, de le voir comme ça.
Don : Je n'en doute pas, mes condoléances.
Oliver : On travaillait ensemble depuis ci longtemps.
Don : Je vais avoir besoin d'un spécialiste pour entrer dans son ordinateur.
Oliver : Je n'y vois aucun inconvéniants.
Dans le bureau de Jonas Hoke
Oliver(entrant dans le bureau) : Voici le bureau du Docteur Hoke.(désignant un jeune homme assis derrière le bureau) Je vous présente Scott Reynolds, son assistant de recherche.
Don : Quelqu'un a touché à quelque chose?
Oliver : Non, l'agent Reacher nous a demandé de tout laisser en place.
Don(à Scott) : Vous faisiez quoi exactement?
Scott : Je consultais les e-mails, logistique de base.
Don : Je vous demanderais d'aller les consulter ailleurs pour l'instant.
Scott : Très bien.
Don : Vous assistiez le Docteur Hoke tous les jours?
Scott : Oui.
Don : Qu'est-ce que vous faisiez le jour où il a été tué?
Scott : C'était un mardi, le 14. Il est parti le lundi soir et je n'ai eu de ses nouvelles que quand Mr Oliver m'a appeler pour m'annoncer que...
Don : Il ne vient pas pendant deux jours et vous trouvez ça normal?
Scott : Bien sûr, il nous arrivait de ne pas le voir pendant 2 ou 3 jours.
Oliver : C'est exact, Jonas pouvait se noyer dans son travail.
Don : Le Docteur Hoke était-il un fan de base-ball?
Oliver : Un fan de base-ball?
Don : Oui.
Oliver : J'en doute fort(regardant Scott).
Scott : Il n'allait jamais voir de matchs si c'est ça que vous voulez dire.
Oliver : Pourquoi cette question?
Don : Simple curiosité. Je vais vous demander de sortir s'il vous plait.
En dehors du siège du groupe Lormann
Don (au téléphone) : Apparemment, c'était pas un fan de base-ball. Pas le moindre autographe de joueurs, aucun emblème d'aucune équipe d'aucune sorte. Son intérêt pour ce sport n'avait rien de personnel.
Charlie (au téléphone à la fac) : Peut-être que pour lui, ce n'était qu'un amusement?
Don (au téléphone) : On ne se fait pas poignardé sauvagement pour ça? T'as réussis à recréer ses données?
Charlie(au téléphone) : J'ai copié les fichiers abimés sur mon disque dur et j'ai lancé une série d'algorithmes.
Don (au téléphone) : Dès que tu as quelque chose, tu m'appelles et je voudrais que tu viennes jeter un coup d'oeil sur son ordinateur.
Charlie(au téléphone) : D'accord, je suis sur le point de donner une conférence à la fac, mais j'arrive dès que j'ai terminé. Si je peux être utile.
Don(au téléphone) : C'est génial, merci Charlie.
A l'université
Larry retrouve Charlie qui raccroche son téléphone.
Larry : Je t'ai bien entendu parler d'analyse systémique du base-ball?
Charlie : Tu sais ce que c'est?
Larry : Bien évidemment que je sais ce que c'est! Le "Moneyball"!
Charlie : J'imagine que tu désapprouves?
Larry : Oh, l'idée même que les performances humaines sur un stade de base-ball puissent être déterminées grâce à une analyse statistique est à mon sens intrinsèquement très problématique.
Charlie : Même sachant que ces performances sont statistiquement mesurables?
Larry : Evidemment Charles! Parce que l'esprit humain échappe à toute mesure. Notre cerveau n'est pas une machine. Il y a des tas de "et" et de "ou" qui entrent en ligne de compte. L'analyse des probabilités est un outil fantastique mais appliquée aux performances humaines, c'est juste une extrapolation du passé.
Charlie : Pourtant de nombreuses équipes de base-ball s'en servent pour définir leurs stratégies.
Larry : Oui, ça évidemment en tant que fan des Dodgers, je ne peux que le déplorer, mais ce qui me console, c'est que l'analyse systémique des Red Sox n'a jamais battu celle des Yankees!
Charlie : Il y a des exceptions à toutes les règles.
Larry : Oui, mais elles en font toute la gloire! Pourquoi Don s'intéresse-t-il justement à l'analyse systémique du base-ball?
Charlie : Un chercheur a été poignardé...
Larry : Ah, là tu es en train de faire allusion à Jonas Hoke?
Charlie : Tu le connaissais?
Larry : Oui, on a fait notre doctorat ensemble...enfin ensemble, je veux dire en même temps. Il était...comment dire...comme dit le vieil adage "la physique appliquée vient de Vénus et la physique théorique...
Charlie : ...veut savoir pourquoi sa rotation est inversée".
Larry : Tu l'as dis. Notre département a été informé de son décès et de la date de son service funèbre.
Charlie : Mes condoléances.
Larry : Tu vois, la science ça n'explique ni ne contrôle tout. Les chiffres ne peuvent pas rendre compte de ce que la vie nous réserve...et si tu ne me crois pas, demandes à Jonas.
Au siège du FBI
Don(arrivant): Du nouveau David?
David : Et toi, ça donne quoi le groupe Lormann?
Don : Hoke n'y allait plus depuis deux jours et ça n'inquiétait personne.
David : Ou c'est navrant ou c'est l'entreprise idéale.
Don : Ah bon? Moi, je trouve ça bizarre.
David: Devines qui avait une assurance vie de deux millions de dollars?
Don : Non? Ce bon docteur Hoke?
David : Hum, hum! Et devines qui est le bénéficiaire?
Don : Pas sa femme?
David : Et si! Et le divorce se passait extrêmement mal...différents majeurs concernant les biens de Hoke. Apparemment, il ne voulait rien lui donner.
Don: Donc, elle l'élimine et elle obtient tout ce qu'elle réclame?
David(montrant le dossier de Lukas Grodin, l'ami de Mme Hoke) : En plus, elle redevient célibataire et libre comme l'air.(donnant le dossier à Don) Voilà son alibi la nuit du meurtre, arrêté en 1984.
Don : Tiens, tiens, coups et blessures.
David : On dirait qu'elle a trouvé que Hoke valait plus mort que vivant.
Sur le lieu de travail de Lukas Grodin
Grodin : J'avais 20 ans, une bagarre dans un bar. Quatre ans avec sursis, croyez-moi, j'ai compris la leçon.
David : Quelle leçon? Ne jamais laisser de témoin derrière soi?
Grodin : Vous avez trop d'imagination.
Don : Effectivement, et qu'est-ce que vous pensez de ça? Gail Hoke traverse un divorce difficile, apparemment tout va de travers, alors que la mort du mari lui rapporterait deux millions de dollars d'assurance vie!
David : Combien de chantiers comme celui-là pour les gagner?
Grodin : Et le tuer? Qu'est-ce que ça me rapporterais? Peut-être éventuellement une part de l'assurance vie de Gail?
Don : C'est une femme libre maintenant, elle peut se remarier!
Grodin : Tout les deux on s'entend très bien, même peut-être plus que ça...mais, on est encore loin d'envisager le mariage.
Don : Soit, on reste en contact.
David et Don quittent le chantier de Grodin.
David : Gail n'était pas détaché de son ex-mari, ça, ça me semble évident.
Don : Oh, ça n'exclue pas qu'elle l'ai tué.
David : Oui, mais j'ai le sentiment qu'elle n'admettait pas la fin de leur mariage. Elle envisageait de reprendre la vie commune.
Don : Qu'est-ce qui te fais dire ça?
David : Gail me rappelle ma soeur Linda au moment de son divorce. Elle est partie, elle a quitté son mari et elle est restée chez elle à attendre qu'il appelle, au lieu de sortir et de refaire sa vie.
Don : Il a appelé?
David : Oui, et elle est revenue, mais, j'ai toujours pensé que si au moins elle avait tenté sa chance, elle aurait trouvé mieux.
Don : Peut-être.
David : C'est un abruti de première!
Dans le bureau de Jonas Hoke
Scott Reynolds arrive, les bras chargés d'une boite et trouve Charlie installé à examiner l'ordinateur de Hoke.
Scott : Bonjour, je suis navré, mais j'ai reçu des instructions, personne ne doit toucher à cet ordinateur.
Charlie : Oh, désolé, vous devez être Scott?
Scott (posant la boite et serrant la main de Charlie) : C'est ça?
Charlie : Professeur Charlie Eppes...(sortant sa carte) Ah oui, c'est vrai...je travaille comme consultant pour le FBI.
Scott : Ah, c'est vous! On m'avait prévenu de votre visite.
Charlie(désignant la boite de Scott) : Je croyais que personne ne devait toucher aux travaux du Docteur Hoke avant mon arrivée sur les lieux?
Scott : Ce sont mes affaires.
Charlie : Ah bon, vous partez?
Scott : Ouais. En fait...ils vont probablement me proposer un autre poste ici, mais, le Docteur Hoke...était un vrai mentor pour moi et quand on collabore aussi étroitement avec quelqu'un...
Charlie : Je comprends, je suis moi-même très proche des gens avec qui je travaille.
Scott : Il me tannais pour que je reprenne mes études et que je termine ma thèse de doctorat, alors c'est ce que je vais faire.
Charlie : Excellente idée. Vous étudiez quoi?
Scott : Les phénomènes économiques, en particulier les corréllations statistiques.
Charlie(étonné) : Oh!
Scott : C'est exactement ce qu'a dit mon père quand je lui ai annoncé que j'allais emprunter 30.000 dollars par an pour étudiez ça. Il a dit "On ne devient pas riche en étudiant l'argent".
Charlie: Les mathématiques sont bien plus lucratives que l'imagine la plupart des parents.
Scott : C'est vrai, mais, moi ce qui m'intéresse, c'est de changer la vision du monde.
Charlie : Je trouve ça admirable.
Scott : Vous savez, pour la plupart des gens, l'économie traite d'échanges, et de transactions antagonistes et de concurrences où les bénéfices des uns ne sont possibles qu'en fonction des pertes subies par les autres...mais, ce n'est pas une obligation. Il peut y avoir des bénéfices pour tout le monde, vous comprenez?
Charlie : Je veux bien vous croire.
Scott : Je sais que j'ai raison. Tout est dans les chiffres, il suffit juste de regarder.
Charlie : Oui, je crois comprendre ce que vous ressentez.
Scott : Si vous avez besoin de quoi que ce soit, appelez-moi.
Charlie : Scott, qu'est-ce qui aurait pu pousser le Docteur Hoke a s'intéresser à l'analyse systémique du base-ball en particulier?
Scott : Ah oui, l'autre agent du FBI a posé la même question. Pas grand chose, il ne m'en a jamais parlé.
Charlie : Ouais. Il n'a pas de sauvegarde de son disque dur? Il travaillait sur un autre ordinateur que celui-là?
Scott : Non, il avait ses petits rituels pour travailler. (désignant l'ordinateur de Hoke) Toujours sur celui-là ou son portable.
Charlie : Donc, vous n'étiez pas au courant de ses recherches analytiques?
Scott : Vous savez, moi, j'y connais rien en base-ball.
Dans l'église où repose le corps de Jonas Hoke
Charlie retrouve Larry assis sur un banc.
Charlie : Larry?
Larry : Oh, Charles! Mais qu'est-ce que tu fais ici?
Charlie: Tu avais parlé parlé des funérailles, je savais que tu y serais.
Larry : Ah, d'accord. Ces obsèques sont effroyablement démoralisantes.
L'église est vide à part Charlie et Larry.
Charlie : On est en avance?
Larry : Non, je crois pas...C'est...c'est la physique, une science tellement exigeante qu'elle ne nous laisse ni le temps et encore moins l'énergie pour une quelconque vie sociale.
Charlie : Einstein disait qu'on consacrait sa vie à la science ou à sa famille, mais jamais aux deux.
Larry : Oh, pour moi, ce sont les paroles d'un type qui aurait apprécié qu'on lui vienne en aide.
Charlie : La question que je me pose: c'est si notre travail est la raison de tout ça ou une excuse pour tout ça?
Larry : Voilà une question absolument essentielle. Je suppose que le vrai défit est d'y répondre tant que le jeu en vaux encore la chandelle.
Chez les Eppes
Alan : Mais, qu'est-ce qu'elles t'apprennent ces formules?
Charlie : Celles que j'ai reconstituées indiquent que les Dodgers ne gagneront pas le championnat cette année.
Alan : Comme s'il fallait être matheux pour le savoir!
Charlie et Alan rient.
Alan : Dis donc, j'ai cru comprendre que Don avait des soupçons concernant l'épouse de Hoke?
Charlie : C'est vrai.
Alan : Ouais, on commence toujours par les ex. maintenant.
Charlie : Oui, encore un truc qui m'échappe. Quand on se met à haïr son conjoint à ce point, il suffit de divorcer!
Alan : Souvent, même que l'idée du divorce est déjà monstrueuse.
Charlie : Par exemple, maman et toi, vous n'avez jamais pensé a...Jamais, je n'ai vu quoi que ce soit entre vous qui aurait pu...
Alan : Encore heureux, on ne voulait surtout pas...Bon, on y a pensé il y a très longtemps, mais...on a traversé un moment un peu difficile, mais, on l'a surmonté.
Charlie : Comment ça difficile? Je peux savoir?
Alan : Tu avais à peu près 13 ans quand tu es allé à Princeton.
Charlie : Maman est venue avec moi.
Alan : La séparation a été... plutôt dure pour nous deux...Au delà des problèmes d'argent, il y avait...cette jalousie irrationnelle. Quoi qu'il en soit, la question du divorce n'a jamais été abordée, parce qu'on s'aimait profondément.
Charlie : Je n'en ai absolument aucun souvenir...Je ne me souviens même pas vous avoir entendu élever la voix.
Alan : Oh, ça c'est du à ce qu'on voulait pas que Don et toi vous en supportiez les conséquences...C'est comme ça que les parents se comportent devant leurs enfants...ils cachent leurs problèmes sous des choses anodines.
Au siège du FBI
Charlie : Des choses graves sous des choses anodines. Pendant la seconde guerre mondiale, les sous-marins américains étaient équipés de bati-termographes qui leur permettaient de localiser les poches d'eau plus chaudes, parce que les ondes s'y propagent moins bien. Si le sous-marin était caché au bon endroit, les radars ennemis étaient inutiles. Hoke a fait la même chose avec ses données. Il les a caché dans une poche d'eau chaude, l'analyse systémique du base-ball, les statistiques dissimulent ce dont il s'agit vraiment.
David : Comment tu t'en es aperçu?
Charlie : Grâce aux ombres magnétiques laissées sur le disque dur après l'effacement. J'ai lancé une extrapolation de données grâce à une série d'algorithmes assez simples. Une fois terminée, plus de traces du moindre chiffre liés au base-ball. J'ai vu apparaitre d'autres chiffres...alors, j'ai fais de l'épluchage de données.
Don : De l'épluchage?
Charlie : Je suis allé sur internet et j'ai lancé une recherche. J'ai visité tous les sites, un par un, pour trouver les mêmes grilles numériques(pianotant sur son ordinateur) Hoke tenait certaines de ses données du bureau du recensement sur les 10 dernières années, d'autres concernent les budgets fédéraux, la moyenne des écoles publiques, les admissions à l'université...
Don : La moyenne des écoles publiques?
Charlie : Hoke ne travaillait pas du tout sur le base-ball, loin de là. Il voulait adapter le concept d'analyse systémique à tout les types de population, pas aux seuls athlètes.
David : Aux gens comme toi et moi?
Charlie : Certaines professions le font déjà...Il prenait aussi en compte les revenus annuels et le niveau de couverture sociale...Sauf que Hoke ne faisait pas une estimation de l'avenir des gens, mais de leur potentiel..;
Don : Quoi? Tu veux dire leur chance de succès?
Charlie : Oui, en fonction de leur naissance.
David : Oh, c'est impossible!
Charlie : Au base-ball, on utilise les statistiques pour savoir quel joueur faire entrer. Hoke concevait un logiciel capable de déterminer dans quel groupe humain il faut investir.
Don : Impossible de faire ses preuves puisqu'on en a même plus l'opportunité.
Charlie : Appliqué aux écoles, appliqué aux hôpitaux ou aux bibliothèques...Il y a des entreprises que virent les employés qui fument à cause du risque des statistiques représenté par le cancer, d'autres utilisent les tests ADN pour refuser aux leurs la couverture sociale...Les mathématiques, on peut les utilisées à toutes les sauces.
Don : Et selon toi, il était près d'y arriver?
Charlie : Tout ce que je peux dire, c'est qu'il n'avait pas développé son équation, une fois terminée, théoriquement, il aurait pu prédire les performances humaines d'après les facteurs environnementaux et géographiques à l'échelle d'un quartier!
David : Ce qui veut dire " Tu es là où tu vis".
Charlie : Une estimation mathématique de qui sera ou ne sera pas un gagnant!
Dans les bureaux du groupe Lormann
Charlie et Don montrent les fichiers de Hoke à Scott Reynolds
Scott(regardant les dossier) : C'est la première fois que je les vois.
Don : Il y a énormément de données. Le Docteur Hoke ne vous a jamais mis à contribution?
Scott : Là dessus non, jamais. Vous savez ce que c'est...il travaillait seul, j'avais un aperçu de ce qu'il faisait sans y être impliqué.
Charlie : Mais, en ce qui concernait ses recherches, vous n'avez jamais préparé des graphiques ou chercher des statistiques qui vous ont semblées étranges, compte tenu de ce sur quoi il travaillait?
Scott : Ben, il m'a demandé de lui trouver des chiffres sur la consommation...
Don : Ouais.
Scott : Mais, rien de très...
Don : Des chiffres sur la consommation?
Scott : Oui, des indices dont s'occupe Lormann.
Don : Quels genres d'indices?
Scott : Les revenus des ménages, les dépenses usuelles, les tendances des achats plaisir...
Don : Le groupe Lormann étudie ce genre de choses?
Scott : Ouais, Hoke en faisait la demande et ensuite Mr Oliver les lui envoyait directement chez lui.
Don : Ca c'est passé quand?
Scott : Y'a une semaine tout c'est arrêté.
Don : Et vous savez pourquoi?
Scott : Suite à sa dernière demande, Mr Oliver m'a convoqué dans son bureau pour me dire que le groupe n'autorisait plus le Docteur Hoke a accéder à ce type d'informations.
Don : Il vous a dit pourquoi?
Scott : Je n'étais en position de lui demander, mais je me souviens que le Docteur Hoke était extrêmement contrarié.
Don : Ah oui? Ok. Je vous remercie, je vous reprend le dossier.
Scott(redonnant le dossier à Don) : Oui, tenez.
Charlie(partant) : Je vous remercie beaucoup Scott.
Scott : Je vous en prie.
Au siège du FBI
David : Tout indique qu'il essayait de doubler Lormann en développant son propre logiciel.
Don : Ou alors, qu'il essayait de le leur voler.
David : Ce qui expliquerait la présence d'Oliver le soir où on a trouvé le corps.
Don : Il venait récupérer son logiciel.
David : La question est : "Est-il allé jusqu'à la tuer pour ça?"
Don : En tout cas, Hoke se souciait du fait qu'on puisse lui voler son logiciel, sinon, pourquoi le dissimuler sous du base-ball?
David : Et pourquoi à son bureau et aussi sur son ordinateur personnel?
Don : Il devait craindre que sa maison ne soit pas non plus un lieu sûr.
Dans la maison de Jonas Hoke
Don et David inspectent de nouveau le domicile de Hoke à la recherche d'un système de surveillance. David trouve un fils qui dépasse du boitier de l'alarme.
David : Don? Viens voir.
Don(voyant le fil) : Ah d'accord, y'avait bien quelque chose...Ils n'ont pas du avoir le temps de tout enlever.
David : Y'avait un corps en décomposition à quelques mètres, il fallait qu'ils fassent très vite.
Don(ouvrant le boitier) : C'est ça...ça devait être un système de surveillance
David : Hoke avait des raison d'être parano.
Don : Ca devait être pour ça que l'alarme s'est déclenchée deux jours après.
David : Donc, quelqu'un est venu ici, après le meurtre pour tout enlever.
Don : Pour ne pas se faire piéger.
Au siège du groupe Lormann
Don : Quelqu'un avait installé un système de surveillance chez le Docteur Hoke.
Oliver : A en juger par votre ton, vous pensez que ce "quelqu'un", c'est moi?
Terry : Hoke travaillait sur un logiciel qui aurait été extrêmement précieux pour beaucoup de gens.
Oliver : Le FBI a pu avoir libre accès à son travail sur les images satellites.
Don : Nous avons trouvé un deuxième logiciel, sur son ordinateur personnel, qui n'a rien à voir avec la télé-détection.
Oliver : Je ne vois pas du tout de quoi vous parlez.
Don : Non? (Oliver fait "non" de la tête) Vous êtes sûr? Qu'est-ce que vous diriez si votre consultant développait ce logiciel pour son compte?
Oliver : Et bien, le groupe Lormann a sous contrat tous les chercheurs qui travaillent pour lui, donc ce sur quoi travaillait le Docteur Hoke, est la propriété de Lormann.
Terry : Sauf si Hoke refusait...
Don :...Alors, vous êtes allez chez lui pour en discuter...
Oliver : Je ne suis allé chez le Docteur Hoke qu'une fois, la nuit où nous y sommes rencontrés.
Terry : Il y a différentes façons de s'introduire chez les gens.
Don : Nous voulons consulter tous vos enregistrements.
Oliver : J'appelle mon avocat.
Don : Vous êtes sûr? Si jamais la presse apprenait que votre groupe fait l'objet d'une enquête criminelle, vos contrats avec le gouvernement seraient plus que sérieusement compromis? Non?
Terry : Les fédéraux n'aiment pas les scandales.
Don : Vous devriez prendre le temps d'y réfléchir...
Oliver réfléchit longuement.
Oliver : Jonas n'avait pas le droit de nous faire ça.
Don : Non?
Oliver : Cette idée! D'utiliser l'analyse statistique pour... prédire les performances humaines a été initiée par cette entreprise.
Don : Mais, il ne voyait pas les choses comme ça?
Oliver : Il refusait de nous remettre ses algorithmes sauf si nous lui accordions un pourcentage du prix de vente du logiciel qu'il avait conçu, une fois qu'il aurait été mis sur le marché.
Terry : Et cette fois, c'est vous qui avez refusé?
Oliver : Je n'ai pas l'intention de me laisser escroquer, ni par Jonas ni par personne.
Don : Donc, vous l'avez mis sous surveillance?
Oliver : Je ne fais pas ce genre de chose...Mais, quand j'ai appris sa mort, j'ai pensé qu'il était de notre droit de récupérer l'ensemble de ses recherches.
Don : Donc, vous avez contacté Reacher?
Oliver : Ecoutez, le principal dans tout ça, c'est que je n'aurais rien voler à ce pauvre Jonas Hoke, son logiciel m'appartenait.
Don : Très bien, on vous recontacte.
Au siège du FBI
Don interrroge Reacher.
Don : Oliver vous a parlé du travail de Hoke et vous avez amené vos hommes.
Reacher : Selon Oliver, Hoke avait un logiciel déterminant mathématiquement les endroits où les investissements de fonds publics seraient rentables ou non.
Don : Vous vous rendez compte que ça avalise la suppression des subventions pour certaines communes pour les attribuer à d'autres?
Reacher : Au cas où vous ne le sauriez pas, nous avons 10.000 milliards de déficit!
Don : Oui, je sais! Je lis la presse.
Reacher : Pourquoi gaspiller des fonds pour des équipements ultra-modernes pour des enfants sans potentiel?
Don : C'est ça! Pourquoi même leur apprendre à lire?
Reacher : Oliver m'a demandé si ce programme pouvait...intéresser le gouvernement...Je pense que oui.
Don : Vous avez mis la maison de Hoke sous surveillance?
Reacher : Non!
Don : Vous ne me le diriez pas de toute façon?
Reacher : J'ai cru comprendre que vous n'avez pas restitué le logiciel au groupe Lorman.
Don : C'est exact et je n'en ai pas l'intention.
Reacher : Il suffirait que j'appelle mon patron et qu'il appelle le votre. Cette histoire nous dépasse, Eppes.
Don (ouvrant la porte) : Eléments d'une enquête pour homicide, j'ignore quand ils seront disponibles...mais, je vous en prie, passez votre coup de fil.
Reacher : Nous n'avons pas mis le domicile de Hoke sous surveillance!
Dans le laboratoire d'analyse du FBI
Un technicien examine le dispositif de surveillance retrouvé chez Hoke.
David : Donc, ça ne vient ni des fédéraux, ni des hommes d'Oliver. Alors, qui surveillait Hoke?
Technicien : En tout cas, ils n'ont laissé aucune trace, ni empreintes, ni fragment d'ADN.
Don : Comment ça été installé?
Technicien : L'alarme est reliée directement à la ligne téléphonique. Quel que soit le système utilisé pour espionner Hoke, il a été implanté dans l'alarme elle-même.
Don : Vous pensez à une table d'écoute?
Technicien : Ca serait plutôt un système audio, mais c'est difficile à dire sans l'appareil lui-même.
Le technicien montre en gros plan les détails du système de surveillance, l'image tombe sur un code barre.
David : Une minute, restez là-dessus. Don, regardes. C'est la liste des sous-traitants de la société de surveillance...et ça, (montrant le code barre sur l'écran) c'est le numéro de série de cet appareil, installé chez Hoke. Regardes qui l'a posé.
Don : Grodin constructions...Le petit ami de Gail.
David : Oui.
Sur le lieu de travail de Lukas Grodin
Grodin(à un de ses ouvriers) : Ca, ça va au quatrième. (à Don et David qui arrivent) Encore vous?
Don : Oui. On a encore quelques questions.
Grodin : Ecoutez, je ne sais plus quoi vous dire.
Don : Vous pourriez nous parler des micros que vous avez installés chez Hoke?
David : Dire que pendant un moment, j'ai cru que Gail était une victime.
Grodin : Je n'ai rien fait de mal.
Don : Ah bon?
Grodin : Non.
David : Ne me dites pas que Gail a tout fait toute seule?
Grodin : Ni Gail, ni moi, nous n'avons rien fait.
Don : On a un cadavre sur les bras et un système d'alarme avec micro. Alarme que vous avez installée.
Grodin : L'avocat de Gail m'a demandé d'accompagner un mec qui lui, a posé un truc chez Jonas, mais c'est tout. Moi, j'ai rien fait!
David (sortant ses menottes) : Allez, tournez-vous.
Au cabinet de l'avocate de Gail Hoke
David interroge l'ex-femme de Jonas Hoke assistée de son avocate.
David : Lors de notre dernier entretient, vous n'avez pas été très loquasse au sujet de Lukas Grodin?
Avocate : Qu'entendez-vous par "pas très loquace?"
David : Pour commencer, vous auriez pu mentionner que vous lui avez demander d'installer un micro chez votre ex-mari.
Avocate : La maison fait partie des biens qui n'ont pas encore été répartis, donc quoi que ma cliente ai décidé ou pas décidé de faire installer dans sa propre maison, elle en avait parfaitement le droit.
Gail : C'est moi qui ai financé toutes les études de Jonas...
Avocate : Gail!
Gail : ...J'ai été serveuse. J'ai fait n'importe quoi parce que je pensais qu'on avait un avenir ensemble. Vous avez une idée de savoir ce que ça fait d'entendre votre mari dire que votre contribution au mariage est sans valeur?
Avocate : Nous devrions faire une pose.
David : Je n'ai pas fini avec votre cliente, cher maitre.
Avocate : Vous ne pouvez pas prouver que Gail ai fait quoi que se soit.
David : A ce point de mon enquête, il ne manquait que le mobile et votre petit ami vient de me l'apporter sur un plateau. Vous êtes également en possession de preuves et donc inculpée d'entrave à la justice.
Gail : Si Jonas avait été médecin ou avocat, j'aurais eu le droit à la moitié de tout, mais Jonas, lui, avait tout dans la tête. Alors, dites-moi, Agent Sinclair, comment en obtenir la moitié?
David : Alors, vous avez mis la maison sous surveillance pour l'espionner?
Gail : C'était le seul moyen que Jonas me donne ce qui me revenait de plein droit.
David : Je vois. Mais quand vous avez eu les informations désirées, pourquoi le tuer?
Gail : Je ne l'ai pas tué. Je n'aurais jamais fait une chose pareille. Je vous l'ai dit. Je n'avais pas reçu son chèque, alors, je suis allé chez lui et je l'ai trouvé mort.
Avocate : Gail Hoke n'a pas tué son mari.
David : Pardonnez-moi de ne pas vous croire sur parole.
Avocate : Ca ne sera pas nécessaire. La maison était sous surveillance, vous vous souvenez?
Au siège du FBI
Une technicienne examine les données fournies par l'enregistrement installé par Gail Hoke.
Don : C'est quoi? Un fichier audio?
Technicienne : Non, c'est de la vidéo-numérique.
David : Ils avaient installés une caméra?
Technicienne : Pas exactement, une antenne plutôt.
Charlie : De type Van Eck...
Technicienne : ...Mais d'un niveau ultra-sophistiqué.
Don : Mais de quoi vous parlez?
Charlie : Le câble que tu as trouvé chez Hoke n'était relié ni à une caméra ni à un micro. Il était relié à une antenne à gain élevé.
Don : Une antenne? Pour quoi faire? Pour capter quoi?
Charlie : Sur un écran LCD, les images sont formées par des cristaux liquides traversés par de l'énergie. L'intensité de la couleur dépend de la quantité d'énergie à laquelle ils sont exposés. Quand cette énergie traverse les cristaux liquides, elle émet des ondes électromagnétiques. Un physicien hollandais, Vin Van Eck, a mis au point une antenne et un système permettant de décoder ces ondes électromagnétiques puis de reconstituer les images qui se trouvent sur l'écran.
David : Ce que tu dis, c'est que cette antenne a pu lire et même transmettre tout ce que Hoke avait sur son écran?
Charlie : Oui! Exactement!
Don : Ca, c'est pas croyable!
Charlie : Hoke avait élaboré des protections contre le piratage classique, pare-feux, détecteurs d'intrusion...mais, contre ça, on ne peut pas lutter.
Don(montrant une donnée sur l'écran) : C'est à peut-près l'heure où il a été tué?
David : Oui!
Ce qui était sur l'écran de Hoke défile sur l'écran du FBI.
Charlie : Là, c'est quand les fichiers ont été effacés...regardez! Vous voyez les zéros et les uns en train de s'inverser?
David : Le tueur connaissait son mot de passe.
Don : Dommage qu'il n'ai pas laissé d'empreintes!
Charlie : En fait...on peut les retrouver.
Plus tard, Charlie montre ce qu'il a pu retrouver.Deux images s'affichent sur l'écran.
Don : Tu peux me dire ce qu'on regarde?
Charlie : Une image numérique de la frappe du clavier sur l'ordinateur personnel de Hoke et sur l'ordinateur qui est dans son bureau. Il faut que tu saches que les experts parviennent à distinguer la frappe d'une personne de celle d'une autre.
Don : Grâce au rythme! Comme le Morse!
Charlie : C'est ça! Les employés du télégraphes se reconnaissaient entre eux à la façon que chacun avait de transmettre un code pourtant identique. Comme un pianiste qui joue une partition de musique, qu'elle que soient les notes, la façon de jouer lui est complètement spécifique. Imaginons qu'un autre pianiste joue exactement la même partition...la frappe des touches du clavier, le rythme des impulsions rendraient l'image de leurs deux frappes complètement différentes...Il suffirait de les voir côte à côte pour pouvoir pointer les différences.
Don : Certes, mais quand je regardes ces deux images, pour moi, elles sont identiques.
Charlie : Oui! Parce qu'elles le sont!(pointant la première image) Celle là vient de l'ordinateur personnel de Hoke, c'est la frappe de son mot de passe juste avant la destruction des fichier de son logiciel, tapés juste après qu'on l'ai poignardé.(montrant la deuxième image) Et celle là provient de l'ordinateur de son bureau chez Lormann...tapé lui aussi après son décès.
Don : Donc, la personne qui a tapé ce mot de passe est celle qui a effacé les fichiers.
Au siège du groupe Lormann
Accompagné d'autres agents, Don arrive dans le bureau de Jonas Hoke.
Don : Scott Reynolds, je vous arrête pour le meurtre de Jonas Hoke.(passant les menottes à Scott) Vous avez le droit de garder le silence, tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous devant un tribunal.(aux agents) Embarquez-le!
Scott se laisse arrêter sans opposer de résistance.
A l'extérieur du bâtiment
Charlie attend Scott.
Scott(voyant Charlie): Que voulez-vous?
Charlie : Je veux comprendre comment vous avez pu tuer un homme! Un de vos collègue scientifique pour voler son travail?
Scott : Vous croyez que j'ai tué le Docteur Hoke pour l'argent?
Charlie : Vous n'étiez pas jaloux de sa réussite?
Scott : "Sa réussite"? Pour vous c'est ça la réussite?...J'ai grandi à l'Est de Oakland et tous ceux qui m'ont vu grandir sont morts...ou en prison...ou préparent des hamburgers dans un fast-food. C'est facile de deviner ce que la belle formule de Hoke aurait prédit concernant l'atelier informatique de mon lycée. Pourtant, ses ordinateurs m'ont sauvé la vie et l'année suivante, celle d'un autre.
Charlie : Et tuer le Docteur Hoke, ça change quoi?...Vous croyez que ça va tout arrêter?
Scott : Au siècle dernier, les nazis ont utilisés l'eugénisme pour empêcher les pauvres de se reproduire...de temps à autre, ils se contentaient de tuer les malades...
Charlie : Vous ne pouvez pas comparer!
Scott : Je trouve la comparaison parfaite au contraire! Ce que Hoke voulait, c'était priver certaines personnes de toutes leurs chances...les priver de tout espoir. Et moi, j'ai fais ce qu'il fallait pour l'en empêcher!
Charlie : Ca fait de vous un meurtrier!
Scott : Votre travail ne vous perturbe pas?
Charlie : Comment ça mon travail?
Scott : Vous êtes consultant à la NSA, non?
Charlie ne répond pas.
Scott : Evidemment vous l'êtes! Et vous allez me dire que ce que vous faites pour eux n'a aucune conséquence?
Charlie : Où voulez-vous en venir?
Scott : Vous me demandez comment je vais vivre avec ça? Regardez-vous dans une glace et posez-vous la même question!
Les agents emmènent Scott.
Dans un bureau de l'Université
Charlie regarde l'équation de Hoke inscrite sur un tableau noir.
Charlie : La dernière ligne droite de Hoke!
Larry : Ah oui! Cette équation qui est sensé prédire qu'elles sont les chances de réussite de chacun.
Charlie : Il ne l'a jamais terminé. Je me demande si je dois poursuivre son raisonnement.
Larry : Pourquoi? Dans quel but? Ce travail n'est que la modélisation d'une prophétie.
Charlie : Qu'est-ce que tu veux dire?
Larry : Et bien, si on utilise les nombres pour choisir parmi nous ceux qui auront l'opportunité de pouvoir réussir dans la vie, alors par définition, ceux qui n'ont pas été choisit, n'ont aucune chance! Ca, ce n'est pas de la science...pas de la bonne science. Tu vois, tout les ans, la fédération de football organise un match pour le titre national. Mais, elle utilise l'informatique pour sélectionner les équipes qui joueront...et chaque année, il y a invariablement des équipes stupidement écartées qui pensent que sur le terrain, elles auraient pu gagner si on leur avait laissé au moins la chance d'y entrer.
Charlie : J'ai toujours pensé que mon devoir était de ...développer des outils informatiques...afin que d'autres s'en servent de façon judicieuse...Est-ce que j'ai eu tords?
Larry : Les conséquences de notre savoir sur les particules atomique ont été une horrible bombe qui a transformée le monde a jamais...ainsi qu'une source d'énergie, un moyen de soigner certains malades et de leur sauver la vie et un indispensable outils scientifique...La science...oui, la science(montrant l'équation de Hoke) pas celle-ci, mais la vrai science, c'est la découverte...ce n'est pas l'invention. Les vérités sont autour de nous...que nous les trouvions ou non. J'ai un petit creux, tu viens manger quelque chose avec moi?
Charlie ne répond pas.
Larry : Je vois!
Charlie : Merci!
Larry sort et Charlie reste perplexe et indécis devant l'équation.
Générique de fin