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Cissy

SERIE NOIRE POUR UNE NUIT BLANCHE

 

Don regarda son réveil : déjà vingt et une heures trente ! Il était plus que temps qu'il se couche ! Le lendemain, il avait un contrôle d'histoire et il voulait être en forme. Il avait bien l'intention de rapporter une super note pour que ses parents soient fiers de lui ! Bon... il finirait son devoir de mathématiques plus tard. De toute façon, il abhorrait les mathématiques ! Quant il pensait que son petit frère semblait avoir de telles dispositions pour cette matière, quelque chose lui échappait.

 Justement, au moment où il fermait son cahier, un cri lui parvint de la chambre de Charlie. Il soupira : ce qu'il craignait était en train de se passer. Son cadet se réveillait et, fidèle à son habitude dans ce cas, ça allait être une vraie galère pour le rendormir ! Il attendit quelques secondes, priant intérieurement pour que le marmot s'assoupisse de nouveau. Mais il savait déjà que ce serait peine perdue.

 De son lit, le gamin criait de plus en plus fort et bientôt Don distingua des larmes dans sa voix : ça il ne pouvait pas le supporter et il se précipita dans la chambre du petit. Il ouvrit la porte et alluma la lumière. Assis sur son lit, Charlie pleurait à fendre l'âme en appelant désespérément sa mère. Don s'empressa :

- Allons Charlie, je suis là, qu'est-ce qu'il y a frangin ?

- Maman... Je... veux... maman...

- Elle n'est pas là !

- Je... veux... maman... !

- Charlie ! Maman n'est pas là. C'est moi qui te garde !

Aïe ! La gaffe ! Lorsqu'il allait s'apercevoir que la baby-sitter était partie, il allait piquer sa crise.

Interloqué par cette déclaration, le marmot cessa soudain ses pleurs et regarda son aîné droit dans les yeux. Des larmes s'accrochaient encore à ses longs cils noirs, ses boucles emmêlées collaient sur son front en sueur et Don réprima une furieuse envie de le prendre dans ses bras.

- C'est toi qui me garde ?

- Et oui.

- Mais... où est Lotty ?

Intérieurement, Don maudit ses parents et Lottie de l'avoir mis dans cette panade. Alan et Margaret étaient partis la veille à Boston en les confiant à leur baby-sitter habituelle. Ils devaient rentrer ce soir-là. Vers vingt heures, la jeune fille, prise de violentes nausées, était retournée chez elle, pensant que Don pouvait bien veiller pendant une heure sur son petit frère. D'autant que le gamin dormait déjà.

A peine un quart d'heure après son départ, Margaret, au téléphone, avait expliqué à Don qu'elle n'avait que deux minutes pour prévenir d'un sérieux contretemps : ils ne partiraient pas avant un bout de temps et n'arriveraient donc qu'au matin. Lotty devait rester avec eux et les déposer en classe le lendemain. Son fils n'eut pas le temps de lui dire ce qui arrivait qu'elle avait raccroché en l'embrassant.

Le garçonnet était resté tout bête : que faire maintenant ? Se trouver tout seul pour toute la nuit était déjà assez impressionnant sans avoir en plus à gérer un petit frère qui faisait des cauchemars une nuit sur deux.

Puis il s'était secoué : il n'était plus un bébé ! Il avait déjà dix ans ! Il devait montrer à ses parents qu'il était digne de confiance. Il était donc monté sagement dans sa chambre pour finir ses devoirs. Une petite halte, pour vérifier que son frère dormait tranquillement, et il s'était enfermé dans son domaine. Pour une fois qu'il pouvait dépasser l'heure du couvre-feu, il allait en profiter !

 

Et voilà : ce qu'il craignait venait de se produire. Réveillé par un de ses cauchemars, Charlie avait découvert qu'ils étaient seuls : il allait lui faire une crise !

- Lotty a dû rentrer chez elle.

- Et papa et maman ?

- Ils vont arriver Charlie.

- Ils ne sont pas là ?

- Non, pas encore. Mais ce n'est pas grave : tu n'es pas bien avec moi ?

- Si mais...

- Tu vas voir, on va bien s'amuser juste tous les deux...

- Oui ?

Le gamin n'avait pas l'air si sûr de ça et Don commençait à voir poindre la peur dans ses yeux. L'empêcher de penser ! Surtout l'empêcher de penser !

- Tu veux que je t'apporte une glace ?

- Tu peux ?

- Ben oui ! Ce soir, c'est nous les rois !

- C'est nous les rois ! répéta Charlie. Alors une glace à la fraise.

- Et une glace à la fraise pour monsieur ! Une ! déclara Don en se dirigeant vers la sortie.

- Tu vas où Donnie ?

- Je vais te chercher ta glace, banane !

- Reste avec moi ! J'ai peur !

C'était reparti pour un tour ! Don ne sut jamais comment, au bout de plus d'une heure, il réussit enfin à rassurer son petit frère et à le convaincre de s'allonger. Il fallut encore une bonne demi-heure pour que la respiration du bambin se stabilise et que Don puisse, très doucement, desserrer la main qui le cramponnait. Il quitta alors la pièce et éteignit la lumière derrière lui.

Ouf ! Finalement il ne s'en était pas si mal tiré. Mais il était plus de onze heures et il ne s'était jamais couché si tard une veille d'école : ouille ! ça allait être dur le lendemain ! Et ce contrôle en plus !

Il rentra dans sa chambre et entreprit de se déshabiller. Il venait de fermer sa veste de pyjama quand il entendit soudain son frère geindre à nouveau. Mais qu'est-ce qu'il avait fait pour mériter ça ? Il retourna dans la chambre :

- Quoi ? Qu'est-ce que tu veux Charlie ?

- J'ai soif !

- Mais tu sais bien que tu ne dois pas boire le soir, sinon...

- Oui, mais j'ai soif !

Et à nouveau les grands yeux bruns se remplirent de larmes. Le moyen de résister à ça quand on est un grand frère qui, malgré tous ses défauts, adore son cadet ? Don céda et alla chercher un grand verre d'eau que le gamin absorba rapidement. Ce n'était pas du chiqué : il avait vraiment soif. Il jeta un regard reconnaissant à son frère et lui sourit.

- Bon, maintenant dodo Charlie, il est tard.

- Bonne nuit Donnie.

- Bonne nuit vilain petit singe !

Charlie lui fit une énorme grimace avant d'éclater de ce rire si clair dont Don raffolait. Sur le seuil de la porte, celui-ci se retourna une dernière fois et éteignit la lumière. Puis il regagna sa chambre, et se glissa dans les draps.

- Donnie... !! Donnie... !!!

Il était maudit ! Il sortit du lit : lumière, porte, lumière :

- Quoi Charlie ?

- Pipi !

- Ah non ! Tu exagères ! Tu es assez grand pour y aller tout seul Charlie, flûte !

- Il fait noir...

- Mais j'ai tout allumé.

- J'ai peur...

Comprenant que toute discussion ne ferait que retarder encore plus le temps béni de retrouver son lit, Don aida donc son frère à sortir du sien et l'accompagna dans la salle de bain. N'empêche que Charlie exagérait ! A cinq ans, cela faisait longtemps que lui allait aux toilettes tout seul. Et dire qu'on disait que c'était un génie ! Il était beau le génie !

- Bon, maintenant au lit, et tu dors Charlie ! J'ai sommeil moi !

- Moi aussi !

- Très bien, alors au lit !

- Bonne nuit Donnie !

- Oui bonne nuit Charlie.

Lumière, porte et...

- DONNIE !!!

Porte, lumière

- Quoi ?

- Un bisou.

- QUOI ?

- Tu ne m'as pas fait un bisou !

- CHARLIE !!!

Une moue, des yeux qui se remplissent de larmes, des lèvres qui tremblent et, évidemment...

- Voilà, tu es content ?

Le gosse passa ses bras autour du cou de son frère et lui planta un gros baiser humide sur la joue que l'aîné essuya avec une grimace de dégoût, tout en cachant soigneusement la joie que lui procurait cette étreinte.

- Et maintenant tu dors !

Lumière, porte, porte, lumière : enfin le lit !! Les yeux qui se ferment, le silence de la nuit et puis...

Des gémissements, des pleurs. Cette fois-ci non ! Il ne bougerait pas ! Charlie finirait bien par s'endormir. Une toux, des hoquets...

- Oh non !

Il jaillit de son lit comme un diable et, cette fois-ci sans allumer la lumière, il se rua dans la chambre voisine. Trop tard ! Le désastre était consommé. Assis sur son lit, Charlie contemplait en pleurant les vomissures qui s'étalaient sur son drap.

- J'ai pas fait exprès Donnie... Pas ma faute !

Ce n'était pas le moment de lui faire des reproches en plus !

- Je sais. Tu vas bien ? Tu as mal au cœur ?

- Non, ça va maintenant, c'est passé !

Ca, pour être passé, c'était passé ! Mais Don aurait vraiment préféré que ça ne passe pas sur les draps !

- Allez, arrête de pleurer Charlie, ce n'est pas grave.

- Mais je suis tout sale, et puis ça sent mauvais.

- On va arranger ça, tu vas voir.

Don sortit son frère du lit et l'emmena sous la douche. Il aida le gamin à se nettoyer puis il lui enfila un pyjama propre. Ensuite il l'accompagna dans sa propre chambre.

- Je vais dormir avec toi ?

- Le moyen de faire autrement ? Mais je te préviens, si tu bouges, je te remets dans ta chambre !

- Je ne bougerai pas.

- Bon, alors tu essaies de t'endormir pendant que je vais nettoyer chez toi.

Retour dans la chambre du petit génie. Don enleva les draps et les descendit dans la machine à laver qu'il mit en route. Puis il remonta dans sa chambre. Charlie l'attendait, trônant fièrement au milieu du lit.

- Bon maintenant...

Clac ! Avant qu'il ait pu terminer sa phrase, un énorme coup de tonnerre éclata et la lumière s'éteignit. Cette fois-ci Charlie poussa un véritablement hurlement de terreur et Don se sentit soudain bien désarmé. Lui-même n'était pas autrement rassuré d'ailleurs de se trouver ainsi seul dans le noir, alors que l'orage se déchaînait.

- Ca va aller Charlie, ce n'est qu'un orage. Rien de grave.

Il répétait ces mots en boucle, en berçant le bambin affolé. Petit à petit les tremblements qui agitaient son frère se calmèrent et celui-ci se laissa aller dans l'étreinte de son aîné : il s'y sentait en sécurité et ses yeux commencèrent à se fermer au grand soulagement de Don.

Au moment où ils s'endormaient tous les deux, l'électricité revint et Charlie sursauta sous la clarté qui envahit soudain la chambre.

- Donnie !

- Ce n'est rien Charlie. Tu vois, la lumière est revenue ! Tout va bien aller maintenant. Il faut dormir.

En disant ces mots, Don, désespéré, fixa son réveil : déjà trois heures du matin ! Il était maudit ! Adieu tout espoir d'une bonne note en histoire !

- J'ai faim !

- Ah non Charlie ! Tu ne me fais pas ce coup là ! Je suis fatigué moi ! On dort maintenant !

- Je peux pas dormir, j'ai trop faim !

D'accord ! Pas moyen d'y couper ! De toute façon il cèderait, donc, autant le faire le plus vite possible ; et puis lui aussi devait s'avouer qu'il avait un petit creux. Voyons, le contenu du frigo...

- Un bout de pizza avec un grand verre de lait, ça te dit ?

- Oui ! Oui ! Oui !

- O.K. Je te rapporte ça !

- Tu me laisses ?

- Juste deux minutes.

- Deux minutes ?

- Promis !

On ne devrait pas promettre ce qu'on est pas sûr de tenir. On ne devrait pas vouloir faire en deux minutes ce qui en demande dix. C'est ce que se dit Don, l'instant suivant, alors qu'il partait en vol plané dans l'escalier, ayant manqué une marche à vouloir aller trop vite, pour que Charlie ne s'affole pas en restant trop longtemps tout seul.

Et puis il ne pensa plus, à demi assommé par le choc, une douleur atroce irradiant de sa cheville gauche. Des larmes lui vinrent aux yeux qu'il réprima difficilement : on ne pleure pas à dix ans quand on est tout seul à la maison et qu'on doit s'occuper de son petit frère !

Justement, le petit frère l'appelait, de plus en plus fort, de plus en plus désespérément. Mais là, désolé frangin, peux vraiment pas me relever.

- Donnie ?

Une main sur ses cheveux, de grands yeux bruns qui le regardaient avec angoisse.

- Oh Charlie ! Qu'est-ce que tu fais là ?

Il avait donc osé descendre tout seul ? L'inquiétude qu'il avait ressentie pour lui avait été plus forte que sa peur ?

- Pourquoi t'es par terre ?

- Je suis tombé.

- Tu as mal ?

- Un peu, à la cheville.

Le gamin se tut, observant son aîné à terre. Il ne pouvait pas être bien ainsi sur le sol. Une grosse bosse ornait son front et la cheville, qui dépassait de son pantalon de pyjama, avait doublé de volume.

- Faut faire le 911 !

Sidéré Don regarda son frère, le téléphone à la main, prêt à passer l'appel d'urgence comme on le lui avait appris.

- Non Charlie ! On ne peut pas !

En un éclair il lui vint à l'esprit ce qui pouvait se passer : deux enfants, seuls, en pleine nuit ! Ses parents allaient avoir des ennuis... Et puis... lui, on l'emmènerait à l'hôpital... et Charlie... ? Pas question que des étrangers lui prennent son petit frère !

- On peut pas Charlie. Ca va aller. Papa et maman vont rentrer, ils s'occuperont de moi.

- Alors il faut aller sur le canapé, tu seras mieux.

- Peux pas Charlie, j'ai mal.

- Je vais t'aider !

Brave petit frère ! Tu crois vraiment que tu peux me porter ?

- Je suis trop lourd Charlie.

Charlie regarda son frère, pensif, puis tout à coup il tourna les talons et courut dans le garage, ayant apparemment oublié qu'il avait une peur bleue du noir.

- Charlie ? Où tu vas comme ça ? Reviens !

Il revenait déjà, le skate-board de Don à la main.

- Tiens, si tu peux pas marcher, tu peux rouler !

Don regarda son frère avec de grands yeux ébahis : c'était donc vrai que c'était un génie !

Il réussit à s'installer sur la planche puis à rouler jusqu'au canapé où il se hissa en serrant les dents sous la douleur. Lorsqu'il fut enfin allongé, il chercha son petit frère du regard, voulant le remercier de son idée : il était effectivement beaucoup mieux ainsi. Mais le gosse avait de nouveau disparu.

- Charlie ? Charlie ?

- J'arrive !

La voix venait du haut de l'escalier et Don vit réapparaître son petit frère traînant avec lui deux oreillers et une couverture qu'il tendit fièrement à son aîné. Celui-ci lui sourit en retour :

- Quelle bonne idée Charlie !

- Tu t'es occupé de moi. Maintenant c'est moi qui m'occupe de toi !

- Et tu le fais très bien frangin !

Le gamin jeta ses bras autour du cou de son frère.

- Je t'aime Donnie !

- Je t'aime aussi Charlie.

L'aube blanchissait le ciel quand les deux frères Eppes s'endormirent enfin, serrés l'un contre l'autre sur le canapé du salon.

 

Ecrit par Cissy 
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Aloha81, Avant-hier à 12:16

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Aloha81, Avant-hier à 12:17

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ShanInXYZ, Avant-hier à 17:45

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Supersympa, Hier à 21:24

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